Bonjour à tous,
Jour 9: Début de journée agréable et fort relaxe après une
bonne nuit. C’est qu’on commence à
fatiguer après tous ces jours à dormir 5 heures… Ce matin, visite guidée de Munich. Munich fut fondé vers 800 après J.C. et veux dire « chez les moines » en
allemand ou quelque chose du genre. Les
moines ont joué un rôle fort important dans le raffinage des techniques de
brassage de bière. Ils voulaient trouver
une façon de faire un « pain liquide » pour pouvoir traverser la
période de carême de pâques, période durant laquelle ils ne pouvaient pas
manger. À ce moment-ci de l’année, c’est
la période de carême alors la bière qui est prête à ce moment de l’année à
Munich est la bière forte… sûrement pour aider les moines à oublier plus
rapidement la difficulté de leur supplice.
Premier arrêt ce matin, château de Nymphenburger. Grand palais à la façade de près de 1 km de
large. Devant, un lac de cygnes. Ce fut tout un spectacle… et je parle des
élèves, pas des cygnes ! Ce fut la folie
furieuse. Ils ont nourri les cygnes et
ont pris des photos en masse. C’est à
peine s’ils ont remarqué le château…
Nous avons passé près du stade olympique où se sont tenus
les jeux Olympiques de 1972. Un stade au
toit particulier avec des piliers et des toiles tentant de représenter les
Alpes. Des jeux olympiques teintés par
les assassinats d’athlètes juifs provenant d’Israël par des terroristes
palestiniens…alors que les allemands commençaient à relever la tête….
Juste en face nous avons vu l’usine de BMW jouxtant les
bureaux de la maison mère. Bâtiment cylindrique
construit pour représenter 4 pistons (cylindres) d’automobile. BMW signifie Bayerish motoren werke, ou chop
de moteurs bavaroise…. Nous avons
également vu les bureaux de Mercedes-Benz.
Une tour vitrée avec un sigle de Mercedes-Benz en haut qui tourne. C’est très beau. Nous avons appris que Mercedes, Audi et BMW
ont tous fabriqué des armes et munitions pour les nazis lors de 2e
guerre… ils n’avaient pas le choix…
Notre guide nous laisse dans le centre-ville à la
Marienplatz devant l’hôtel de ville (Neus Rathaus) abritant un carillon. La bâtisse de style néo-gothique ressemble
aux parlements canadiens avec un style différent. Le carillon montre deux scènes : le tournoi
donné en l’honneur du mariage du Duc Guillaume au XVIème siècle (un des
cavaliers tombe de son cheval) et en bas, une scène avec des gens qui dansent afin
de célébrer la fin de l’épidémie de la peste.
Quelques personnes sont montées en haut de la tour de l’église
St-Pierre pour apprécier le carillon à midi.
La montée s’exécute sur 300 marches…. On a eu chaud. La vue sur la ville était imprenable aussi. Lorsque nous allons à la salle de bain, une
affiche nous fait bien rire. Il est
interdit d’amener des livres à la salle de bain… on ne peut même pas lire sur
la bol ! Qu’ils sont rigides ces
allemands !
Nous avons disposé d’un peu de temps libre pour manger et
faire quelques achats. J’ai profité avec
les autres enseignants de l’occasion pour aller visiter une petite église du
nom Asamkirche. Cette petite église de
style baroque est minuscule et coincée entre deux bâtiments. C’est aussi l’église à la décoration la plus
chargée que j’ai jamais vue. Pas un
pouce carré n’est libre. Les yeux ne
savent plus où donner de la tête (si ça ce dit…). Cette église au départ fut construite par une
famille (Asam) pour leur culte privé. La
chambre de l’un des frères avait une fenêtre donnant directement sur l’intérieur
de l’église. La pression des fidèles et
de roi Louis II obligea les frères à ouvrir publiquement leur lieu de culte.
Après les emplettes, nous nous dirigeons vers Dachau pour
visiter le camp de concentration. Le
premier camp ouvert par les nazis. Cette
visite restera marquée dans nos mémoires.
À l’approche, personne n’a vraiment hâte d’y entrer…. Mais on sait tous
que c’est une visite nécessaire. On doit
y aller pour que la visite fasse son œuvre à l’intérieur de nous. À l’entrée, sur la porte en fer forgé est
inscrit Arbeit macht frei ( le travail rend libre ), quelle ironie. Nos jeunes sont troublés à l’entrée sur le
site, ils prennent des photos des sites mais pas d’eux… ils ne font jamais
ça. Ils prennent toujours de photos d’eux
partout et avec un engouement frôlant souvent la folie et l’exubérance. Pas cette fois. Ils ne le font pas cette fois, ils sont
dérangés. Nous parcourons les bunkers
dans lesquels les prisonniers couchaient.
Souvent entassés, vers la fin (1944-1945), 400 dans des bunkers conçus
pour 50. Nous écoutons un documentaire
sur l’histoire du camp, plusieurs jeunes deviennent émotifs. C’est terrible tout ce qui pouvait être fait
aux prisonniers. Ici étaient emprisonnés
les juifs, les opposants politiques, les mendiants, les infirmes, les tziganes,
les homosexuels, les sans-emplois. Au
total plus de 200 000 personnes furent emprisonnés sur les 12 ans d’ouverture
du camp. Ces gens étaient littéralement
des esclaves et devaient travailler des usines de munitions et d’armes, dans
des jardins et dans l’agrandissement du camp.
35 000 personnes furent tués à Dachau, pas dans les chambres à gaz
car elles étaient non-fonctionnelles. Il
y avait des fours crématoires pour incinérer les morts. À la fin, 1945, ils ont même construit un
autre four crématoire car il y avait trop de morts. Lorsque le camp fut libéré par les américains,
plus de 7500 cadavres étaient entassés devant les fours crématoires. Un véritable compte d’horreur.
Ce qui frappe aussi c’est la lucidité avec laquelle les
allemands présentent le lieu. Ils ne
cachent rien, même si c’est difficile car ils ont honte. C’est un combat quotidien pour eux d’avoir à
affronter leur passé. Mais ils le font d’une
belle façon, sachant qu’il faut exposer ces faits pour éveiller les consciences
et prévenir les actes pouvant mener à ces tragédies. L’holocauste à eu lieu et personne en Allemagne
peut dire que c’est faux. Toute personne
niant l’existence de cette intention d’exterminer les juifs est passible de
prison en Allemagne.
Les élèves se sont comportés de façon exemplaire tout au
long de cette visite. J’ai pris le temps
d’en parler avec les gens dans mon autobus, même chose pour M. Pouliot dans son
autobus pour faire un retour bref sur ce venait de ce passer. L’écriteau à l’intérieur de camp résume bien
comment l’on a vécu cette expérience : « Puisse l’exemple de ceux qui
furent exterminés ici de 1933 à 1945 dans la lutte contre le nazisme faire que
les vivants s’unissent pour défendre la paix, la liberté et le respect de la
personne humaine ».
Nous avons mangé un autre repas dans une brasserie très
animée de Munich… encore beaucoup de plaisir, mais là j’ai besoin de repos… je
vous quitte. À demain, Neuchwanstein
nous attend !
André